La Chronique de Bill – 20 février 2016

22 février 2016

On m’a conseillé de voir cette défaite avec philosophie, de me dire que c’est qu’un jeu, un sport amateur, que c’est pas la fin du monde, que rien n’est joué. Mais comment je pourrais prendre de la distance alors que je manque aucun match, que je m’inquiète de la moindre blessure, que je m’interroge sur la plus infime baisse de régime ? J’y connais rien mais quand on perd, c’est plus fort que moi, je suis anéanti.

J’y ai pourtant cru jusqu’au bout, à la victoire. Et j’étais pas le seul, les gradins étaient pleins à craquer de supporters venus de partout et beaucoup étaient là pour la toute première fois. Et moi, un nœud à l’estomac au coup d’envoi. J’étais stressé, et manifestement, yavait pas que moi. Sur les dix premières minutes, un seul a osé tirer au but. Il y avait tellement de peur de mal faire qu’on faisait rien du tout. Et en défense, aucune solution pour arrêter ce diable de n°13. Alors d’accord, c’est le meilleur buteur du championnat mais quand même, il doit bien exister un moyen de l’empêcher de nous nuire, non ? Je sais pas moi, on peut pas lui coller deux costauds sur le paletot qui lui tiendraient bras et jambes plutôt que le plus fluet qui fait évidemment pas le poids ? Quand on est finalement revenus au score et puis qu’on a mené, j’ai bien cru qu’on allait faire comme contre Eupen en début de saison. Les supporters hurlaient, on a même fait une ola, j’avais jamais vu ça. Nos visiteurs ont commencé à s’énerver, à tirer à côté et louper leurs passes. Mais leur coach a su trouver les bons mots pour les calmer et les rassurer. Ce serait intéressant de savoir ce qu’il leur a dit parce que ça a été diablement efficace et ça pourrait nous servir à l’avenir.

Si on avait gagné, ça aurait été le hold-up du siècle, faut bien le reconnaître. Mais samedi soir, les pirates, c’était pas nous.

Bill