La Chronique de Bill – 29 novembre 2014

2 décembre 2014

On a vraiment pas de bol avec les tirages au sort. Nous voilà en 8e de finale de Coupe de Belgique contre Hasselt. Les mêmes qui nous ont battus l’année dernière en quart. En gros, on a aucune chance, sauf si leur bus crève un pneu. Ou alors qu’ils alignent un joueur qui aurait pas ses papiers en ordre, mais ça m’étonnerait que ça arrive. Déjà, ils se pointent avec deux heures d’avance, histoire de s’acclimater. Des pros, quoi. Et dès que tu les as vus, t’as compris ton malheur, ils font tous 2m et 120kg de muscles. Ça va saigner. En plus, ils sont venus avec pas mal de supporters. Nous, on remplit quand même tout un gradin, c’est pas si mal. Ya même un espion d’un club d’Anvers qui vient voir qui il pourrait bien recruter pour la prochaine saison. Maillots bleus pour nous, Hasselt en vert, avec le ballon pour commencer. Et pas question d’avoir des points de handicap, ça, c’est pour les éliminatoires. Le blessé de la semaine dernière est là, avec nous, poignet cassé et bras en écharpe. Ceci dit, c’est peanuts par rapport à notre secrétaire, plâtré de la tête aux pieds à cause d’une mauvaise chute qu’on m’a dit (on pense à toi, Dom). Sur le parquet, on a récupéré le jeune marié, rentré le matin même, mais je sais pas ce que ça va donner avec le décalage horaire de ouf qu’il a dû se prendre dans la tronche.

Premier quart d’heure d’enfer pour les jaunes, qui n’en touchent pas une. Ces Hasseltois sont plus « tout » : plus grands, plus forts, plus rapides, plus précis, plus concentrés, plus puissants. A 0-11, on commence à se demander si nos boys parviendront à marquer ne fût-ce qu’un seul goal. On se fait chiper le ballon, on se fait contrer, on se heurte à un super gardien et au milieu, notre pauvre pivot fait de son mieux, coincé entre deux malabars à qui il arrive à peine à l’épaule. A la 15e, enfin le premier but. Les gradins applaudissent. Au 2e but, on hurle de joie. On se dit que peut-être, le déclic a eu lieu et que maintenant, ça va aller. Mais non. Les jaunes font pourtant tout ce qu’ils peuvent, du moins, je crois. Ils courent comme des dératés, jamais je les ai vus dans un tel état quand ils sortent pour souffler un peu. Y’en a un qui est plié en deux, hors d’haleine, on dirait qu’il va vomir ses tripes. Et malgré ça, c’est 5-24 au coup de sifflet de l’arbitre. Nous, on est groggy. On s’attendait à ce que ce soit dur, mais là, c’est dantesque et on aurait presque pitié de nos joueurs.

Je sais pas trop ce que le coach leur dit dans les vestiaires mais ils reviennent sur le terrain le couteau entre les dents. Quatre minutes, ils tiennent, avant que Hasselt ne marque. Et puis c’est leur tour, et à 7-26, ya quelqu’un qui crie « Allez, c’est 2-2 ! ». Parce que dans les gradins, on a décidé qu’on repartait de zéro. A 5-5, le même lance un « Et alors les verts ? » presque moqueur. Et à 7-6, on saute tous de joie en hurlant « On mène ! On mène ! ». Evidemment, les autres nous regardent d’un air ahuri, ils nous prennent sûrement pour des fous furieux. Mais c’est pas si stupide qu’on croirait, Hasselt demande justement un temps mort à ce moment-là. On n’ira pas jusqu’à dire qu’ils ont peur, faut pas pousser, mais ça fait du bien au moral. Et entre notre gardien qui se la joue Omeyer d’un côté, et notre back qui se prend pour Foudre bénie de l’autre, on tient bon, jamais ils parviennent à nous prendre plus de deux points d’avance. Au contraire, on parvient à mener une deuxième fois. Et même si on perd 13-15 à la fin, c’est avec les honneurs. Et avec des courbatures monstrueuses demain pour tout le monde.

J’espère qu’ils seront retapés d’ici à samedi prochain, parce qu’Eupen, c’est pas de la tarte non plus. Et les matches perdus, ça suffit, j’ai ma dose.

Bill