La Chronique de Bill – 25 octobre 2014

29 octobre 2014

Eh bé, c’est plus loin que j’imaginais, Tubize, presque 50 bornes de chez nous, j’aurais pas cru. Une salle un peu bizarre, nada de recul autour du terrain, qui a l’air tout petit, et des gradins rétractables que personne s’est donné la peine de déployer. Par contre, ya des pom-pom girls, j’en avais jamais vu à un match de hand. Ça commence dans un quart d’heure et ya que nous dans la salle, c’est étrange. Jusqu’à ce que je regarde ma montre et je comprenne que l’horloge avance de dix minutes. Bon, vlà les rouges qui arrivent aussi. Et puis les arbitres. Tout le monde est aligné, c’est impressionnant, quand même. Serrages de pinces, cris de guerre, ça va commencer.

Ballon aux rouges, 1-0. Une passe au pivot ratée chez nous, un tir hors cadre en face et un boulet de canon de notre back pour égaliser. Notre gardien arrête les deux tirs suivants mais entre le pivot en zone et l’ailier qui tire sur le poteau, le marquoir ne bouge pas. Et maintenant, vlà les rouges qui mènent 2-1. C’est quand qu’on se réveille ? Ah, ça y est, les bleus sont enfin chauds et trouvent le chemin des filets. Faut dire que l’équipe est pas la même que la semaine dernière, vu qu’on a deux absents et un qui a réussi à se blesser avant même d’avoir touché son premier ballon. Ce serait bien que l’arbitre siffle chaque fois que çui qui jouait chez nous avant fait cent mille pas avec le ballon. Non mais c’est pas bientôt fini de tirer sur le poteau ? Ca fait quatre fois en dix minutes ! Et puis faudrait soigner un peu les relances parce que c’est pas la peine d’arrêter le ballon si c’est pour le filer aux adversaires. Temps mort, les pom-pom girls sur le parquet. Allez, on reprend. Notre gardien arrête pas mal de tirs mais en attaque, c’est pas jojo. Encore un poteau, ça commence à bien faire. Ah, enfin un tir en suspension avec plongeon-roulade-glissade comme j’aime. Un poteau, encore un poteau. Heureusement, notre nouvelle recrue récupère et marque son tout premier but en équipe première, bravo Romain. On rentre aux vestiaires sur un 13-13 quand même inquiétant. Ce serait donc vrai que « en déplacement, c’est pas du tout pareil » ? Dans le public, il y en a pour s’étonner que ce soit aussi serré alors qu’on leur a mis 17 buts dans la vue la semaine dernière.

C’est reparti, copié-collé du début de première mi-temps, une passe au pivot ratée, un tir sur le gardien, un trou dans notre défense, encore une mauvaise passe, et on est menés 16-14. Faut qu’on se réveille, là ! Et d’abord, faut empêcher les buteurs de tirer. Evidemment, vu que des dangereux, y’en a deux, c’est un peu compliqué. Basile a beau être partout, il peut pas être à deux endroits différents au même moment. Deuxième temps mort, faut trouver une solution, et vite. Le public chante, ils sont convaincus qu’ils vont nous avoir. Deux de chez nous pris en individuel et malgré ça, ils nous font un mouvement de derrière les fagots pour reprendre les commandes. Allez, capitaine, mets-nous ce penalty qu’on en parle plus ! « Petit train » qu’ils annoncent en face. C’est quoi ça, « petit train » ? Aucune idée, mais ça fait 23-26 et il reste cinq minutes. Le type en costard sur le bord du terrain hurle « allez, c’est pas fini ! » mais le public a compris que c’était fichu et ne crie plus. On se permet même d’essayer un Kung-Fu. Le capitaine, qui a pas dû voir le score sur le marquoir grand comme un demi-confetti, marque le 30e sans hésiter et Tubize met le dernier but de la partie.

Un match pile-poil comme je les aime. Serré jusqu’à dix minutes de la fin pour ménager le suspense, ensuite, on prend cinq points d’avance pour ménager le coeur des spectateurs et se permettre l’une ou l’autre fantaisie sur le terrain dans la dernière minute.

J’avais raison d’avoir confiance. On est trop bons.

Bill