La Chronique de Bill – 18 octobre 2014

21 octobre 2014

C’est bizarre ce match juste après la sieste. On est obligé de se mettre en route comme si on allait jouer à Pétaouchnok alors qu’on joue à la maison. En plus, la salle est occupée par les mômes du basket et les gradins sont au milieu du terrain. Ceci dit, ça n’empêche pas les nôtres de s’échauffer sur le demi-terrain libre. Les autres doivent encore être au bar. Ah non, les voilà qui arrivent. En bleu, comme nous, vont être bons pour repartir aux vestiaires. Les revoilà, en rouge. Les noms dans le dos, ça le fait, quand même. On a pas ça, nous. « Ca permet à nos joueurs de jouer avec n’importe quel numéro » qu’on m’a dit. C’est c’là, oui. Vous avez déjà vu un joueur changer de numéro ? Ils préfèrent avoir une loque informe sur le dos plutôt que de changer de numéro. Le seul qui s’en fiche, c’est Basile, vu que son numéro de son club d’avant est déjà pris. Bon, c’est qui ces deux asperges qui papotent sur le bord du terrain et m’empêchent de voir ? Allez, ouste ! Tirs au but des deux côtés et je sais pas pourquoi mais aujourd’hui, les ballons volent dans tous les sens. Et le marquoir ? C’est quand qu’on l’allume le marquoir ? Ah, ça y est, on va pouvoir démarrer.

C’est nous qu’on commence. Tir sur le gardien mais sur la contre-attaque, on leur chipe le ballon. Zut, encore un tir sur le gardien. Ca va pas faire comme à Eynatten, j’espère. Mince, les rouges ouvrent le score. Heureusement, il faut une demi-seconde à notre back pour égaliser. Et un, et deux, et trois-zéro. Çui qui jouait chez nous avant essaie une de ses cabrioles habituelles mais pas de chance, le coach lui a mis Simon en face et il a pas peur Simon, il va nous l’étouffer vite fait. Les rouges ratent tous leurs tirs et nous, on assure en attaque et contre-attaque. Le marquoir s’emballe, c’est 7-1 et on joue depuis à peine dix minutes. Un but des rouges et on répond par un 4-0 bien tapé, c’est 11-2. C’est quoi cet ailier qui coupe, reçoit le ballon et marque ? Et deux fois de suite encore bien, alors que tout le monde a compris l’astuce. On se permet même des fantaisies maintenant, un lob, raté, et une passe à l’aveugle, vers un fantôme. Pas grave, les rouges continuent à perdre leurs ballons et notre gardien à détourner leurs tirs. L’arbitre siffle, c’est 18-9. Une avance confortable mais vu le mal qu’on a toujours en début de 2e mi-temps, je suis quand même pas tranquille.

Deuxième mi-temps donc. Les rouges tirent sur le gardien, qui nous fait une longue passe millimétrée à l’ailier qui court plus vite que Bip-Bip vers l’avant. Et zou, c’est but. La même une minute plus tard, re-but. Et encore la même, et encore un but. Du côté des rouges, c’est pas brillant, ils parviennent pas à passer notre défense ou alors, ils tirent au-dessus ou sur le gardien. Chez nous, un Kung-Fu, un plongeon, un vrai régal. On joue depuis un quart d’heure, on leur a mis un 11-0, c’est 29-9. Vingt points d’avance, ça devrait suffire pour assurer la victoire. Qui pour le 30e et la tournée qui va avec ? On dirait qu’ils se défilent les uns après les autres. Ils ratent même un penalty. Les autres en profitent et nous marquent 4 buts mais ils sont trop loin pour nous inquiéter. Et puis le 30e tombe et c’est reparti de plus belle pour nous. Le gardien des rouges nous arrête bien un boulet de canon du back, au prix d’un orteil cassé sûrement, mais la confiance est là et ne nous quitte pas. Tir en suspension, roulade, glissade, j’adore. Dernière minute de pure folie, jouée à 100 à l’heure comme si le match venait de commencer. Ils sont beaux à voir, nos bleus, quand ils jouent comme ça !

Score final 36-19. Et on joue contre les mêmes la semaine prochaine, en 32e de coupe. Ça devrait être fastoche mais c’est chez eux, et « ça n’a rien à voir de jouer en déplacement », il paraît. On verra bien mais moi, j’ai confiance.

Bill